chenille processionnaire
Art2-ct85 (2015)

2- Evolution des pratiques de lutte contre la processionnaire du pin en France entre 2009 et 2012

Cette nouvelle enquête de 2012 a été élaborée sur la base de celle de 2009, afin de mettre en évidence l’évolution dans les choix de traitement effectués par les communes infestées. <BR> On constate une nette progression de l’utilisation des techniques de luttes alternatives.

Auteurs

Anne-Sophie Brinquin

Résumé

La processionnaire du pin, Thaumetopoea pityocampa, est un lépidoptère originaire du Bassin méditerranéen, qui pose de véritables problèmes d’ordre sanitaire sur les peuplements végétaux et sur les populations humaines et animales. En effet, les chenilles se nourrissent des aiguilles de pins et de cèdres et sont responsables de la défoliation des arbres sur lesquels elles ont tissé leurs nids. De plus, elles libèrent des poils urticants très allergènes pouvant provoquer de violentes réactions chez l’homme et chez les animaux.
La lutte contre la processionnaire du pin est donc nécessaire en milieu urbain, la finalité étant de contrôler les populations à un niveau tolérable permettant de protéger au mieux les peuplements végétaux et la santé des hommes et des animaux.
En 2008, le Grenelle de l’Environnement a conduit à la mise en place du Plan Ecophyto, qui vise à réduire de 50% l’usage des produits phytosanitaires sur le territoire. Ce plan tend à encourager les gestionnaires d’espaces verts à privilégier les techniques de lutte alternative plus respectueuses de l’environnement plutôt que l’utilisation de produits chimiques. Une enquête en ligne a été réalisée par l’INRA (Institut national de la recherche agronomique) en 2009 auprès des 36 000 communes de France afin de faire un état des lieux des pratiques de lutte entreprises par les communautés territoriales. Une nouvelle enquête a été élaborée puis mise en ligne sur Internet en 2012 afin de suivre l’évolution des méthodes de lutte privilégiées par les communes de France depuis la première enquête de 2009. Cette nouvelle enquête a révélé que sur les 67% des communes qui ont constaté la présence de la processionnaire du pin sur leur territoire, seules 62% mènent des actions de lutte. L’utilisation du traitement chimique et de la lutte mécanique est en nette régression depuis 2009 alors que l’emploi de la lutte biologique et du piégeage des chenilles s’est fortement accru.
Nous constatons globalement une forte progression depuis 2009 (+8%) de l’utilisation des techniques de luttes alternatives (ð lutte mécanique, lutte biologique, piégeage des papillons et des chenilles, et gestion paysagère) par rapport à l’emploi de produits phytosanitaires (luttes chimique et microbiologique). De plus, 60% des communes menant des actions de lutte combinent plusieurs types de traitements au cours d’une même année dans le but d’augmenter l’efficacité de la lutte.
Enfin, l’enquête a permis de mettre en lumière les besoins des communes, notamment concernant le financement des pratiques de lutte. Les communes expriment aussi nettement un besoin d’information sur les techniques existantes et de formation pour leur mise en place.

Mots clés

enquête en ligne, processionnaire du pin, lutte alternative, LimeSurvey