Chapitre 2

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Avant de pouvoir étudier les mécanismes sous-tendant l’écologie ou l’évolution des insectes, qu’ils soient ravageurs, pollinisateurs, agents de lutte biologique ou espèces-modèles, encore est-il indispensable de les élever !
Au-delà des « modèles de laboratoires », force est de constater que cette première étape nécessite souvent de nombreux essais plus ou moins couronnés de succès et une bonne dose de patience et d’inventivité. A ce titre, le Cahier des Techniques a logiquement déjà eu l’occasion de témoigner de ces qualités puisque, depuis 1993, plus de la moitié des onze articles consacrés à l’entomologie appliquée traitait de la mise au point de méthodes d’élevage (optimisation des cages ou des températures, gestion de la reproduction, identification pour suivi comportemental etc.). A noter également que le numéro spécial « Bioagresseurs » paru en 2005 fit également un petit détour (quatre articles) par les insectes pour aborder de façon un peu détournée ces questions d’élevages.
Par rapport à cet état des lieux, cette section « Elevage » apporte six contributions nouvelles. Deux d’entre elles (Bochet et al. et Colombel et al.) présentent des bonnes pratiques pour assurer non seulement l’élevage d’insectes bien connus (respectivement les pucerons et les trichogrammes) mais également prendre en compte des exigences complémentaires telles que la prévention des contaminations. L’article de D. Fortini présente une méthode originale et désormais validée internationalement pour standardiser la production de larve d’ouvrières d’abeille. L’article de Morel et al. présente quant à lui la conception d’un dispositif pour permettre le développement d’individus collectés sur le terrain. S’il ne s’agit pas d’élevage au sens « strict », le souci des auteurs pour favoriser au mieux les conditions de développement et de collecte des individus, nous a conduits à placer ici cette contribution. Enfin, l’article de F. Benoit décrit de façon détaillée la conception d’un outil spécifique (« aspirateur à bouche ») qui fait le bonheur de ses utilisateurs ! A noter, d’une part, que l’article et l’outil sont les fruits d’un collègue SDAR (Services déconcentrés d’appui à la recherche) et, d’autre part, que de telles réussites montrent clairement l’intérêt, pour les chercheurs, de pouvoir faire appel à des compétences techniques « pointues » (voir également section « Phénotypage »).